Le Coq bankiva, aussi appelé Coq doré ou Coq sauvage, est une espèce d’oiseau de la famille des Phasianidae. Originaire du Sud-Est asiatique, l’espèce a été domestiquée et est à l’origine de toutes les races de poules domestiques.
L’aire de répartition de l’espèce sauvage « vraie » s’étire du nord-est de l’Inde (où l’espèce pure a été presque certainement contaminée par hybridation avec des animaux de race domestique) vers l’Est (Chine méridionale) et jusqu’à la Malaisie et l’Indonésie. Chacune de ces régions abrite une sous-espèce :
- Gallus gallus bankiva – Bali, Java et Sumatra
- Gallus gallus gallus – Cambodge et de Cochinchine (sud du Viêt Nam)
- Gallus gallus jabouillei – Tonkin (nord du Viêt Nam) et sud de la Chine
- Gallus gallus murghi – nord de l’Inde
- Gallus gallus spadiceus – Birmanie, nord du Laos, Thaïlande et Malaisie.
On note enfin l’animal domestique :
- Gallus gallus domesticus, sous-espèce issue des précédentes, ainsi que probablement d’autres sous-espèces disparues, car la diversité génétique des races domestiques ne peut se justifier seulement par la descendance des seules sous-espèces encore présentes à l’état sauvage et prouvé récemment par les progrès de la recherche en génétique, ainsi que notamment la présence d’un gène issu d’hybridation avec Gallus sonneratii, découvert par des chercheurs européens Franco-Suédois (dont la Française, Texier-Boichard), ayant transmis le caractère héréditaire récessif (W*Y) « peau jaune » à plusieurs races domestiques. - voir article détaillé : liste des races de poules.
Dans plusieurs régions du monde la présence de populations sauvages exclusivement issues d’animaux domestiques (phénomène de marronnage) : Hawaii, La Réunion, Floride, Polynésie etc. dont la morphologie varie entre types domestiques et types très proches des représentants jamais domestiqués de l’espèce.
Chez cette espèce au dimorphisme sexuel assez marqué, le coq se distingue de la poule par sa taille plus importante, par sa crête rouge vif sur la tête et ses barbillons plus développés, par ses ergots, par les coloris plus éclatants de son plumage et par sa queue en panache de plumes noires avec des reflets bleu, pourpre et vert (c’est la couleur dont a hérité l’emblème national français, le coq gaulois). Le plumage de la femelle est typique de cette famille d’oiseaux : conçu pour le camouflage car elle seule s’occupe des œufs et des poussins. La crête des poules sauvages est inexistante. Pendant la saison de reproduction, les coqs annoncent leur présence avec l’appel bien connu de « cocorico ». Ceci sert à attirer les femelles et à tenir à distance ou défier d’éventuels mâles concurrents présents dans les environs. Les pattes du coq portent des ergots au-dessus du pied qu’ils utilisent pour se défendre et pour se battre. Le vol pour ces oiseaux est presque limité à atteindre leurs perchoirs au coucher du Soleil dans les arbres ou tout autre endroit élevé qui les met à l’abri des prédateurs, et pour la fuite devant un danger immédiat durant le jour.
La recherche actuelle concernant l’intégrité génétique de cette espèce semble montrer que la forme pure est tout à fait rare et peut même être éteinte, seulement représentée à l’état sauvage par des oiseaux avec de divers degrés de croisement avec des animaux de races domestiques de l’espèce.
- Couvaison : La poule construit son nid dans un endroit isolé de ses prédateurs (souches d’arbres creux, terriers abandonnés, broussailles ou buissons…), généralement au niveau du sol car les poussins sont nidifuges. Seule la poule se charge de la couvaison, durant 19 à 21 jours de 6 à 8 œufs généralement, d’environ 40 grammes, pondus au rythme d’un par jour. Ils éclosent simultanément car la poule ne les couvent qu’au dernier œuf pondu, de manière à se qu’ils se développent et éclosent en même temps.
Durant cette période, la poule quitte le nid uniquement pour se nourrir et s’abreuver furtivement afin de conserver le chaleur nécessaire au bon développement des Embryons (entre 37 et 39,5 °C).
- Elevage : Une fois éclos, les poussins resteront durant au moins deux semaines avec leur mère, celle-ci grattant le sol à la recherche de nourriture (végétaux, insectes, mollusques…) afin de leur « apprendre » tout en leur distribuant ses « trouvailles ». À la nuit tombante, ils se réfugient sous elle afin de rester au chaud et d’être en sécurité.
Durant la couvaison, le coq surveille attentivement sa ou ses poules et les protègent d’éventuels prédateurs, avec acharnement jusqu’à la mort si nécessaire, usant de son bec et de ses ergots. Une fois les œufs éclos, il surveille attentivement sa progéniture, leur distribuant les petites proies qu’il trouve.
Les poussins naissent recouvert d’un duvet jaunâtre, le dessus de la tête et du dos sont couverts d’une bande marron (d’avant en arrière), elle même recouverte de deux petites bandes sur les côtés de cette première, une plus claire et l’autre plus sombre, les camouflant sur le sol, les feuilles mortes et les branchages. Ils sont identiques aux poussins des races domestiques des variétés dorée (doré-saumoné, perdrix-doré) qui sont les couleurs rencontrées chez les sous-espèces sauvages et ne diffèrent guère en coloris des poussins des autres espèces de Phasianidés.
Distinction des coqs sauvages « purs » des sujets métissés ou domestiques
Les coqs sauvages ont la particularité d’avoir deux phases de plumage (une double mue), alors que les coqs domestiques n’en ont qu’une, au mois d’août :
- la première est celle qui ne peut être distinguée du coq domestique, où les plumes du camail et les lancettes sont nettement plus longues, vivement colorées et se terminant en pointe ;
- la deuxième, dite d’éclipse, qui commence vers le mois de juin et dure environ trois mois, période durant laquelle les caractères sexuels secondaires disparaissent, laissant place à des plumes plus courtes et arrondies, de couleur plus sombre ; la crête diminue légèrement et s’assombrit. Les coqs sont moins agressifs durant cette période.
Lors de métissage avec des souches domestiques, cette spécificité disparait ; c’est ainsi que l’on identifie les sujets sauvages purs et que l’on peut les différencier des sujets domestiques et/ou métis.