L’invasion d’escargots N°1
Posté par othoharmonie le 1 juillet 2012
Le trésor de Chartres… et l’escargot
L’escargot… Lorsque les toitures chartreuses fuyaient et prenaient l’eau, lorsqu’il pleuvait, que les lieux n’étaient plus à couvert, la tradition remarquait la présence massive d’une assemblée d’escargots…
Des limaçons et des fours
Mais ce n’est pas encore tout, en ce qui concerne cet étrange rapport entre l’escargot et une ‘certaine Maçonnerie’ qui était franche autrefois : le dogme fondamental des Gouliards est un culte voué à St Gall, St Gaul ou St Gely, en dialecte limousin : St Coq.
Le Pantagruel de Rabelais, dans la préface du quatrième livre, laisse apparaître la philosophie gouliarde : « …selon le proverbe limousin ; à faire la gueule d’un four sont trois pierres nécessaires… ». Soulignons ici un possible détour par l’ancienne boulangerie de Ste Croix et sa croix indélébile, et au catharisme. Ensuite cette idée de four nous permettrait de mieux comprendre les têtes inexpliquées de la cuisine des Pères Chartreux… Mais que pourrait signifier d’autre, ce ‘four ‘ des Maîtres « fort-Maçons », « Four-Maçons » et « Free-Masons » ?
Sagesse et Connaissance en termes Gouliards
Les Gouliards prétendaient que Sagesse et Connaissance y étaient résumées et mêlées. Leur compréhension ouvrait sur le domaine de l’Esprit, puis avec persévérance sur celui de l’Ame : les deux piles et la clé en forme de porte !
Cette porte, ou pile, est l’ancien Janus romain à deux visages orientés face à l’Orient et à l’Occident. Mais ces deux piles sont toujours le Nord et le Sud. Le Nord pour le principe humide et féminin, le Midi pour le sec et le masculin. Ils sont les deux substances « essentielles » de la création sur les trois plans du Corps, de l’Esprit et de l’Ame : le boire et le manger… Ils deviendront, peu à peu, les colonnes J et B supportant l’architecture en Maçonnerie.
Tableau de loge où l’on voit les colonnes J et B
Le boire et le manger nécessaires que l’on trouve dans l’ébauche du dogme chrétien de l’Eucharistie. La messe est l’ultime représentation du banquet sacré indispensable à la communion… principe que l’on retrouve dans les Thyases antiques, les loges et guildes du Moyen-Age et modernes, et tous rassemblements fraternels et humanistes. Les Gouliards appliquaient un principe de modestie hiérarchique. Plus le grade, ou « pile », est élevé, plus l’homme doit être dépouillé… Le grade, ou « pile » du simple postulant est de cinq piles jusqu’au grade le plus élevé de une pile : Grand Architecte qui ne peut être atteint qu’au passage de la mort : l’ Ultime Initiation. A ce moment, l’homme doit être en état de grande pureté et doit se démunir de tout ce qui le rattache encore au monde matériel.
L’ombre des cathares
On imagine très mal ce mode hiérarchique appliqué à la vie politique, religieuse ou initiatique. Ces ‘vies’ là étant aux antipodes de cette vision de pureté, ce mode déclencherait aussitôt un désavouement général et unanime… alors qu’il devrait en être la base même ! Signalons toutefois qu’une religion mit en application un mode de principe similaire. Elle avait pour nom… Catharisme. Il est, hélas, inutile de revenir sur la fin de cette religion de pureté qui eut, semble t’il, des adeptes jusque près des murs de la chartreuse de Ste Croix.
Ste Croix… dernier refuges des annales Hiéroglyphiques ?
Les sociétés gouliardes existantes estiment que les « Annales Hiéroglyphiques Françaises » finissent avec le décès du duc de Berry…
Grasset d’Orcet suppose, pour conclure provisoirement, les écritures chiffrées des Gouliards « Intéressantes et révélatrices d’un passé à double fond qui nous échappe encore dans l’attente de leur Champollion… ». Cette ‘invasion d’escargots’ serait-elle une partie révélée de l’existence d’une tradition hermétique et occulte dans le passé de Ste Croix ? Pourquoi pas ?
A ceci ajoutons que, pour toute notre région, seule l’église St Jean de Rive-de-Gier, près de la Correrie chartreuse du chemin du Puits St Jean, est ornée d’escargots à son porche ? S’agit-il d’un discret clin d’œil à l’église de St Jean ? ou encore du St Jean sur l’évangile duquel prêtent serment certains Francs-Maçons ? ou d’une tradition fermée dont seuls quelques initiés peuvent encore en comprendre le secret enfoui sous les murs de Ste Croix ?.. cette étrange chartreuse justement teintée de légendes gastéropodes ! Ne peut-on pas, en la matière, parler de « cause à effet » en place de… « hasard et légendes »?
André Douzet
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