L’escargot se protège
Posté par othoharmonie le 28 juin 2012
Comme le ver de terre, l’escargot a la particularité de concentrer dans ses tissus les substances chimiques présentes dans le sol, l’air et les plantes de son environnement (cadmium, plomb, zinc, cuivre, mercure, arsenic). En observant ce qui est accumulé dans l’organisme du gastéropode, on peut donc savoir si un sol est pollué mais également évaluer la quantité de polluants susceptible de se disperser dans la nature et de contaminer les êtres vivants. Des informations très utiles pour tester des pesticides par exemple et qu’il serait impossible d’obtenir avec une méthode classique d’analyse du sol.
Les escargots peuvent pour partie refléter la qualité de leur environnement en accumulant dans leur chair ou dans leur coquille certains polluants ou toxiques présents dans leur milieu. Leur mucus les protège des agressions extérieures, bactériennes et fongiques notamment. Il contribue à leur régulation thermique. Comme ce mucus est riche en acide sialique, la cible du virus grippal, la question a été posée de leur capacité à abriter une partie du cycle du virus grippal.
Les escargots terrestres sont très sensibles aux paramètres thermohygrométriques et semblent également sensibles à la pollution lumineuse qui peut dérégler leur système chronobiologique et perturber les phases d’estivation (photo ci-contre) ou d’hibernation.
Les escargots ont disparu d’une grande partie des territoires agricoles cultivés à cause des pesticides. Le réseau bocager leur permet de mieux survivre, et il est permis d’espérer que les bandes enherbées rendues récemment obligatoires sur certaines surfaces en Europe puissent augmenter leurs chances de survie dans les milieux cultivés.
Escargot comme bioindicateur pour l’écotoxicologie ?
L’escargot est facile à collecter et souvent à identifier. On le trouve presque partout. Il bioaccumule de nombreux contaminants.
Sa physiologie et son écologie et sa variabilité sont maintenant connus et il est facile à élever en condition normalisée de laboratoire. Il est sensible à de nombreux contaminants.
La qualité de la croissance et reproduction de certains escargots donnent des indices de degré de pollution du sol, par exemple en pesticides ou certains éléments-trace métalliques, pour l’évaluation de la teneur en chrome bioassimilable d’un sol par exemple ou de pesticides organophosphorés. L’AFNOR travaille en 2010-2011 à plusieurs projets de normes, dont un projet de norme PR NF EN ISO 15952 /Qualité du sol – Effets des polluants vis-à-vis des escargots juvéniles (Helicidae) – Détermination des effets sur la croissance par contamination du sol (soumis à enquête et consultation du public jusqu’au 28 février 2011).
Via la pluie et la rosée, les végétaux et le contact avec le sol superficiel, l’escargot est en contact avec divers contaminants qu’il absorbe par voie transcutanée, par voie digestive ou respiratoire. Il peut accumuler dans sa coquille des métaux ou radionucléides qui mémorisent une partie de son exposition à certains contaminants.
Comme il est saprophage et phytophage, et qu’il pond et hiverne dans le sol, il semblait pertinent de le considérer comme une espèce sentinelle tester ses vertus bioindicatrices.
L’AFNOR considère que l’espèce qui se prête la mieux à ce travail en France est le petit-gris (Helix aspersa aspersa Müller), car le plus commun et facile à trouver. De plus, bien que d’origine européenne, il a été introduit dans le monde entier (hors sur le continent antarctique).
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.