Escargot de Corse
Posté par othoharmonie le 23 juin 2012
La coquille de l’escargot de Corse ressemble superficiellement à celle de l’escargot petit-gris. Toutes deux sont de forme semblable, globuleuses, ornées de bandes sombres et dépourvues d’ombilic. Celle de l’espèce corse est toutefois nettement plus petite : 25 mm au maximum contre 45 mm pour le petit-gris. Son test est très mince et l’ouverture de la coquille (péristome) peu épaissie (chez le petit-gris adulte, le péristome est épais et blanc).
La sole pédieuse de cette espèce est particulièrement développée : elle s’étale latéralement de façon exceptionnelle pour un escargot lorsqu’il est actif. Cette particularité pourrait-être une adaptation au déplacement sur des substrats sableux mouvants.
De nos jours, il semble se confirmer que la répartition de l’escargot de Corse se limite à une étroite bande côtière de 6 hectares environ, en retrait de la plage du Ricantu au sud-est d’Ajaccio, à proximité immédiate de l’aéroport. Depuis sa découverte en 1843, il n’a été observé que dans ce même secteur de Campo dell’Oro. À l’époque historique, c’est-à-dire depuis le milieu du XIXe siècle, le maximum de sa distribution dans cette zone très exiguë n’aurait pas dépassé une cinquantaine d’hectares.
Des fouilles archéologiques dans des sites des régions de Bastia et Bonifacio datant d’une époque comprise entre 7000 et 2500 ans av. J.-C. ont toutefois permis de trouver des coquilles qui, quoique légèrement plus grandes que les actuelles, ont été rapportées à cette espèce. Au Néolithique, la distribution de Thyrrenaria en Corse était donc bien plus vaste qu’aujourd’hui. On ignore si la régression est due à des causes d’origine climatique ou anthropique (modification du milieu naturel, utilisation alimentaire…).
L’environnement de l’escargot de Corse sur le Campo dell’Oro est constitué d’un haut de plage et d’une plaine sableuse partiellement inondable. Celle-ci est colonisée par une végétation buissonnante dominée par le genêt de Salzmann et la scrophulaire rameuse. Le milieu a un aspect général de lande en mosaïque, c’est-à-dire une alternance de zones densément buissonnantes, de clairières et d’espaces nettement dénudés. Il est localement très dégradé par la fréquentation et les activités humaines, ou envahi par des plantes rudérales.
C’est dans les secteurs où la végétation est mosaïque que l’escargot est le plus abondant : il évite les zones de végétation dense. De la même manière, il préfère les sols meubles et se raréfie sur les terrains que la fréquentation humaine a dénudés ou rendus compacts.
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