Risques avec l’escargot géant
Posté par othoharmonie le 22 juin 2012
L’escargot géant africain est le vecteur de Angiostrongylus cantonensis (Nématode; Protostrongylidae), le ver rond responsable de la méningo-encéphalite éosinophilique chez les humains dont l’expansion correspond à celle de l’escargot. Il n’en est pas le seul vecteur, d’autres espèces d’escargots introduits dans les régions tropicales transmettent également ce parasite.
Inversement, il peut être utilisé comme bioindicateur pour mesurer la pollution. L’Académie des sciences russes a en effet mis au point une technique pour équiper des Achatina d’appareils à fibre optique qui contrôlent leur motricité et leur rythme cardiaque, deux paramètres corrélés au niveau de pollution des fumées.
Lutte contre Achatina fulica
Une fois l’escargot géant introduit quelque part, il est très difficile, souvent impossible à éradiquer. Les meilleures méthodes de lutte semblent être celles qui consistent à l’éliminer à la main, l’utilisation de molluscicides, de lance-flammes et de lutte biologique. Dans certaines régions, on tente de promouvoir sa consommation en espérant que celle-ci pourrait diminuer ses populations. Mais il est toujours dangereux de promouvoir une espèce nuisible à cause des risques d’inciter les gens à le répandre encore plus.
Les tentatives de lutte biologique, quant à elles, ne semblent pas avoir été d’une grande efficacité contre Achatina fulica et sont la cause de la diminution et parfois de la disparition d’espèces locales.
L’une des méthodes de lutte biologique la plus utilisée contre l’escargot géant africain est l’introduction d’escargots prédateurs, surtout d’Euglandina rosea.
Les premiers essais d’un tel contrôle eurent lieu dans l’archipel hawaien. Quinze espèces d’escargots carnivores furent introduites délibérément. Neuf d’entre elles ne s’établirent pas, on ignore le devenir de trois autres, les trois dernières ont toutes posé des problèmes environnementaux : Euglandina rosea, Gonaxis kibweziensis, Gonaxis quadrilateralis. De plus, elles n’ont eu aucun impact manifeste sur les populations d’Achatines.
Des tentatives aussi néfastes eurent lieu ailleurs. Euglandina rosea a été en particulier introduit en Polynésie française, dans les Samoa américaines, sur Guam et dans d’autres îles du Pacifique et l’océan Indien.
En plus de l’introduction délibérée d’escargots prédateurs, le ver plat Platydemus manokwari a aussi été introduit bien que moins largement. Cet agent pathogène semble avoir effectivement contribué à diminuer les populations d’escargot géant bien que son impact réel ne soit pas complètement démontré. Cependant, ce ver a aussi été responsable du déclin d’espèces endémiques sur l’île de Guam.
Achatiniculture
Certaines espèces d’escargots géants africains des genres Achatina et Archachatina fournissent une viande de brousse très prisée depuis la Guinée jusqu’en Angola. Dans ces pays gros consommateurs d’escargots géants africains, les cheptels sauvages sont parfois menacés par la cueillette menée trop intensivement depuis de nombreuses années. L’objectif majeur du mini-élevage dont relève l’achatiniculture est de permettre progressivement l’abandon des procédés de cueillette et leur remplacement par des techniques rationnelles de production.
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