Escargot de Quimper
Posté par othoharmonie le 21 juin 2012
L’escargot de Quimper (Elona quimperiana) est un escargot d’assez grande taille habitant les zones boisées de la Basse-Bretagne et de la cordillère Cantabrique. En raison de cette distribution très particulière et limitée, l’espèce bénéficie d’un statut de protection en France et en Europe.
Par sa taille, sa forme générale et sa coloration, l’escargot de Quimper rappelle le grand planorbe, un gastéropode d’eau douce très utilisé en aquariophilie.
La coquille mesure jusqu’à 30 mm de diamètre pour une hauteur de 12 mm, ce qui en fait un des grands escargots de la faune française. Sa caractéristique la plus évidente est son aplatissement lié au fait que les 5 ou 6 tours de spire s’enroulent dans un plan. Chez l’adulte, l’ouverture (péristome) très arrondie est bordée d’une lèvre blanche. La face supérieure, où se trouve l’apex, est particulièrement plane. À la face inférieure, l’ombilic est très ouvert, laissant voir tout l’enroulement interne de la spire. Chez les exemplaires adultes, celle-ci montre deux ou trois bandes claires espacées matérialisant les arrêts de croissance saisonniers. La coquille des juvéniles est hérissée de poils caducs.
Sur le vivant, la coquille est de couleur brune ou cornée. Les nuances jaunâtres ne se voient guère en fait que sur les coquilles mortes. Sa surface est plutôt lisse et mate, ce qui le différencie de Retinella incerta, un escargot de la famille des zonitidés dont la coquille est très luisante ; les deux espèces cohabitent au pied des Pyrénées et pourraient éventuellement être confondues en raison de tailles, de colorations et d’aspects voisins.
Le test d’Elona est loin d’être aussi épais et opaque que celui des escargots classiques, petit gris, escargot de Bourgogne ou même escargot des bois. Au contraire, il est suffisamment fin et translucide pour permettre de voir par transparence le corps de l’animal ; les taches sombres qui semblent colorer la coquille sont en réalité situées à la surface dorsale du manteau. Les parties visibles du corps varient du brun très clair au gris-bleuté plus ou moins foncé. Lorsqu’il est actif, et notamment quand il se déplace, Elona quimperiana est un escargot particulièrement élancé et gracile.
L’escargot de Quimper pourrait éventuellement être confondu avec Retinella incerta, et les jeunes individus avec des espèces du genre Trichia : l’aplatissement presque parfait de la face supérieure et le péristome blanc constituent toujours des caractères diagnostiques.
C’est semble-t-il en 1817 qu’un naturaliste s’intéressa pour la première fois de près à ce bel escargot. Le Borgne de Kermorvan en récolta des échantillons dans la région de Quimper et les fit transmettre au baron André de Férussac qui, en 1821, décrivit l’espèce sous le nom d’Helix quimperiana. Au cours des décennies suivantes, malacologistes et naturalistes s’attachèrent à préciser sa répartition. Il fut découvert dans de nombreuses autres localités, en Bretagne d’abord, puis en Espagne en 1855 et au Pays basque français en 1858, si bien que dès la fin du XIXe siècle, les limites de sa distribution actuelle étaient à peu près connues.
En Bretagne, si l’on excepte la forêt de Paimpont où sa présence résulte très probablement d’une introduction accidentelle récente, son aire de répartition coïncide très étonnamment avec les limites de la Basse-Bretagne, c’est-à-dire la partie occidentale de la péninsule, à l’ouest d’une ligne imaginaire allant approximativement de la région de Vannes au sud à celle de Saint-Brieuc au nord. Elle comprend donc la totalité du département du Finistère et les moitiés occidentales du Morbihan et des Côtes-d’Armor. À l’intérieur de ce domaine, l’espèce est d’autant plus localisée que l’on se trouve près de sa limite orientale et, au contraire, d’autant plus abondante et ubiquiste que l’on est proche de l’extrémité du Finistère.
Au sud du golfe de Gascogne, l’escargot de Quimper habite les contreforts les plus occidentaux de la chaîne pyrénéenne, dans le Pays basque français, ainsi que la totalité de la corniche Cantabrique, depuis la province basque de Gipuzkoa, en Espagne, jusqu’en Galice. En 1992, il a été pour la première fois découvert hors de la corniche Cantabrique, au sud de l’Èbre, dans plusieurs localités de la province de La Rioja.
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