Protection de l’Escargot Breton

Posté par othoharmonie le 17 juin 2012

L’escargot de Quimper fut, dès 1979, l’une des premières espèces de mollusques à bénéficier d’un statut de protection sur le territoire français. En dépit d’interrogations sur la pertinence d’une telle mesure au vu de sa relative abondance dans son aire de distribution, en Bretagne en particulier, ce statut lui a été conservé depuis lors. L’arrêté du 23 avril 2007 confirme l’interdiction portant sur « la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés dans le milieu naturel », que ce soit sur le territoire français ou sur celui d’autres États membres de l’Union européenne.

  Escargot de QuimperÀ l’échelon européen, l’espèce figure en outre sur les annexes II et IV de la Directive habitats. L’annexe II dresse la liste des espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation. L’annexe IV fixe la liste des espèces animales et végétales d’intérêt communautaire pour lesquelles les États membres doivent prendre toutes les mesures nécessaires à une protection stricte.

 L’escargot de Quimper est également concerné par l’annexe 2 de la convention de Berne, un texte entré en vigueur en 1982 qui vise à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.

 Les prédateurs potentiels de l’escargot de Quimper et de ses pontes sont les consommateurs classiques d’escargots et de limaces : hérisson, grive musicienne, crapaud commun, salamandre tachetée, carabes, ver luisant… La salamandre et plusieurs espèces de carabes sont particulièrement concernés puisque partageant très précisément le même type d’habitat qu’Elona. Fortement spécialisés dans la prédation des escargots, les carabes du genre Cychrus ainsi que le carabe à reflet d’or s’y attaquent, et l’on trouve occasionnellement des coquilles de l’escargot de Quimper autour des « forges » de la grive musicienne. Ce type de prédation constitue toutefois un facteur classique de régulation, et il est peu probable qu’il affecte significativement la santé des populations.

D’une manière générale, l’espèce n’est pas considérée comme réellement menacée, ni sur le territoire français, ni sur le territoire espagnol. On reconnaît toutefois que sa forte dépendance vis-à-vis de boisements de feuillus peu ou pas dégradés constitue un facteur de fragilité de ses populations, voire d’extinction de populations isolées comme celle de La Rioja, puisque ces habitats sont eux-mêmes menacés ou susceptibles de l’être. Sur ces bases, certains experts considèrent que le niveau de protection réglementaire actuel ne se justifie pas, que ce soit à l’échelle française ou européenne : ils préconisent plutôt son inscription en Annexe V de la directive Habitats (espèces dont le prélèvement dans la nature est susceptible de faire l’objet de mesures de gestion). Du côté espagnol, ils recommandent l’inscription d’Elona quimperiana au Catalogue national des espèces menacées, dans la catégorie des « espèces d’intérêt spécial ». Ces constats concordent avec le fait que, bien qu’ayant fait l’objet d’une évaluation sur sa vulnérabilité, l’escargot de Quimper ait été classé dans la catégorie « préoccupation mineure » sur la Liste rouge de l’UICN.

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