Amanite pourquoi tue-mouches
Posté par othoharmonie le 21 avril 2012
Amanita muscaria, de ses noms vernaculaires en français Amanite tue-mouches ou Fausse oronge est un champignon basidiomycète de la famille de amanitaceae. Toxique et psychotrope, c’est l’un des nombreux représentants du genre amanite, et certainement le plus connu. Originaire des régions tempérées de l’hémisphère nord, Amanita muscaria a été introduite accidentellement dans de nombreux pays de l’hémisphère sud, principalement comme symbiote des pins cultivés. C’est aujourd’hui une espèce cosmopolite. Elle s’associe avec les racines de différents feuillus et conifères. Plusieurs variétés ont été identifiées. La variété muscaria est la plus courante et la plus reconnaissable. Il s’agit d’un sporophore de grande taille, au stipe blanc et à l’hymenium à lamelles blanches, qui à le sommet de l’hymenophore rouge foncé, parsemé de points blancs. Les autres variétés, plus rares, diffèrent par la couleur du dessus du chapeau. Ce sont les variétés orangées guessowii, flavivolvata et formosa, la variété argentée alba, la variété rosée persicina et la variété marron regalis, ces dernières étant classée par certains experts comme une espèce à part, quoique l’analyse phylogénétique proposera une évolution différente qui va préciser l’arbre clasdistique d’Amanita muscaria.
L’intoxication par Amanita muscaria n’est que très rarement mortelle. Elle est surtout connue pour être hallucinogène. Son principal constituant psychoactif est le muscimole. Le champignon a donné son nom à la muscarine, poison du système nerveux parasympathique, et à un type de récepteurs cellulaires, les récepteurs muscariniques, mais qu’il possède en très faible quantité.
Image du champignon par excellence, Amanita muscaria est une des espèces les plus reconnaissables et les plus courantes dans la culture populaire, notamment dans la littérature pour enfants.
Amanita muscaria développe un sporophore de grande taille facilement identifiable. Il pousse généralement en nombre, groupé en basidiome à tous les stades de son développement. L’amanite tue-mouches émerge du sol sous l’apparence d’un œuf, enveloppé dans le tissu pelucheux du voile universel. La dissection du champignon à ce stade révèle une couche jaune sous le voile, caractéristique qui aide à l’identifier. Au cours de la croissance, la couleur rouge apparaît à travers le voile rompu, et les verrues deviennent moins proéminentes; elles ne changent pas de taille mais semblent peu à peu rétrécir par rapport à la surface de chair rouge. L’hymeniphore (chapeau), initialement globuleux, change de forme pour devenir hémisphérique, puis de plus en plus plat à mesure de la maturation.
Ce champignon a été utilisé dans toute l’aire eurasiatique dans un cadre rituel ou chamanique. Après une préparation particulière, son ingestion était censé faire accéder à des états de conscience qui permettaient la communication avec le monde des esprits.
L’amanite tue-mouches contient plusieurs alcaloïdes, mais son caractère psychotrope est principalement dû au muscimole, un alcaloïde produit pendant le séchage du champignon à partir d’un autre alcaloïde, l’acide iboténique présent dans le champignon frais. Ce principe actif est éliminé par les urines qui, notamment chez les peuples sibériens, sont traditionnellement réabsorbées comme boisson enivrante.
C’est le cartographe suédois Philip Johan von Strahlenberg qui décrivit pour la première fois l’usage chamanique de l’amanite tue-mouche, observé par lui au début du xviiie siècle au Kamtchatka. On sait aujourd’hui que cet usage a concerné non seulement la Sibérie mais aussi les régions de l’Oural et du Caucase. Il a perduré au moins jusqu’à la fin du xixe siècle et remonte sans doute à la plus haute antiquité. On mentionne aussi la consommation rituelle de ce champignon dans la Grèce archaïque.
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