Métaphore de la grenouille
Posté par othoharmonie le 31 mars 2012
Latone et les paysans lyciens
Latone (Leto), mère d’Achille et de Diane, poursuivie par la colère de Junon en raison de ses relations illicites avec Jupiter, s’est retrouvée assoiffée sur les marges d’un fleuve en Lycie. Les paysans de ce pays voulant l’empêcher de s’abreuver, elle les a transformés en grenouilles. (Ovide, Métamorphoses, VI, 340-380.
Cette métamorphose, racontée par Nicandre de Colophon et Antoninus Liberalis, réécrite par Ovide, a obtenu une immense fortune depuis le Moyen Âge, mais particulièrement aux XVIIe et XVIIIe siècles, comme l’on peut juger par ses innombrables représentations, d’abord sous forme d’enluminures, des gravures illustrant les successives et nombreuses éditions des Métamorphoses d’Ovide, ainsi que par de nombreuses peintures (voir ci-dessous) ,des faïences, tapisseries et même des fontaines car une histoire d’eau s’y prêtait à merveille.
Reproduction en Peinture
Portant ses deux enfants dans les bras, la Latone de Tintoretto domine en position debout les paysans qui se retrouvent accroupis, pataugeant dans l’eau. Telle une sorcière faisant un geste magique, Latone et les paysans en voie de transformation ne sont que des détails qu’il faut rechercher à l’intérieur du paysage imaginaire de Roelandt Savery Encerclée par des individus athlétiques, la Latone de Francesco Albani fait un geste in extremis destiné à se protéger et à sauver ses enfants. De manière similaire à la composition de Roelandt Savery, une végétation luxuriante entoure Latone, confrontée avec des paysans menaçants mais déjà rendus inoffensifs par leur métamorphose. La belle composition d’Antonio Carracci confronte une Latone au sein dénudé aux paysans ébahis sur un fond d’une végétation éparse au bord d’une rivière. Les paysans du tableau de David Teniers (Le Jeune) brandissent des haches face à une Latone séraphique qui invoque les anges du ciel. Ultérieurement, on va assister à l’apparition de compositions plus théâtrales, au goût de l’époque, en particulier celles de Johann Georg Platzer, et de Johann Baptist Zimmermann.
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