Loups et légendes
Posté par othoharmonie le 10 mars 2012
Comment ancrer mieux une peur qu’en l’inscrivant dans les livres d’enfants. Les « petit chaperon » et autres « petits cochons » ont contribué à perpétuer une représentation noire du loup. La langue française, elle-même, véhicule les plus sombres images.
Tenter d’interroger des enfants dès la maternelle et même dans une région où l’on a plus vu de loup depuis plus d’une centaine d’années est une expérience édifiante et pourtant véridique. On peut très vite constater qu’un enfant de cinq ans a déjà une représentation du loup solidement ancrée dans son esprit. Tous, pratiquement, pensent que le loup est un animal méchant, qui mange l’homme et particulièrement, eux, les petits enfants. Une petite fille, seulement, dit timidement et avec beaucoup de réserve : « Ma maman a dit que les loups n’attaquaient pas s’ils n’étaient pas attaqués avant, sauf s’ils ont très faim. »
Quoique exceptionnel et remarquable, au vu du reste de la classe, ceci n’est que partiellement vrai. Même affamé, le loup préférera manger des poissons, des petits rongeurs, voire même des fruits. De toute façon, il ne reconnaît pas l’homme comme proie. Pourtant, au coeur de notre culture, notre littérature, notre langue même, tout laisse à penser que le loup est un animal cruel et sanguinaire, particulièrement à l’égard des petits enfants.
Attention : le loup n’est qu’un symbole !
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