Loup et compagnons de fables
Posté par othoharmonie le 7 mars 2012
Du Loup, du Renard et du Singe.
Le Loup et le Renard plaidaient l’un contre l’autre par-devant le Singe. Le premier accusait l’autre de lui avoir dérobé quelques provisions, celui-ci niait le fait. Le Singe, qui connaissait de quoi l’un et l’autre étaient capables, ne savait lequel croire ; ainsi il se trouvait dans un grand embarras. Voici pourtant comme il s’en tira : après bien des contestations de part et d’autre, il imposa silence aux parties, et prononça ainsi : » Toi, Loup, je te condamne à payer l’amende, parce que tu demandes au Renard ce qu’il ne t’a point pris ; et toi, Renard, tu paieras aussi, parce que tu refuses de rendre au Loup ce que tu lui as dérobé. «
Analyse des Fables d’Esope
Du Loup et de la Brebis.
Un Loup que les Chiens avaient longtemps poursuivi, se trouva si recru de lassitude, qu’il fut obligé de s’arrêter à quelque distance d’un ruisseau où une Brebis se désaltérait. Comme il mourait de soif et de faim, et que les forces lui manquaient à tel point qu’il ne pouvait passer outre pour chercher ce qui lui était nécessaire, il appela la Brebis, et la pria de lui apporter à boire. Son dessein était de la croquer dès qu’il aurait bu, et par ce moyen de mettre remède à tout. Mais celle-ci, qui s’en doutait, se garda bien de sortir de l’endroit où elle était. » Ami, lui cria-t-elle, je te secourrais, tout Loup que tu es, très volontiers ; mais comme tu me parais avoir autant besoin de chair que d’eau, je pense que je ferais beaucoup mieux de m’éloigner de toi que de m’en approcher. » Cela dit, elle se retira à grande hâte, et laissa le Loup crier tout autant qu’il lui plut.
Analyse des Fables d’Esope
D’un Chasseur et d’un Loup.
Un grand Chasseur revenant un jour de la chasse avec un Daim qu’il avait pris, aperçut un Sanglier qui venait droit à lui. » Bon, dit le Chasseur, cette bête augmentera ma provision. » Il banda son arc aussitôt et décocha sa flèche si adroitement qu’il blessa le Sanglier à mort. Cet animal, se sentant blessé, vint avec tant de furie sur le Chasseur qu’il lui fendit le ventre avec ses défenses, de manière qu’ils tombèrent tous deux sur la place. Dans ce temps-là il passa par cet endroit un Loup affamé qui, voyant tant de viande par terre, en eut une grande joie. » Il ne faut pas, dit-il en lui-même, prodiguer tant de biens, mais je dois, ménageant cette bonne fortune, conserver toutes ces provisions. » Néanmoins, comme il avait faim, il en voulut manger quelque chose. Il commença par la corde de l’arc, qui était de boyau, mais il n’eut pas plus tôt coupé la corde que l’arc, qui était bien bandé, lui donna un si grand coup contre l’estomac qu’il le jeta tout raide mort sur les autres corps. Cette fable fait voir qu’il ne faut point être avare.
Analyse des Fables d’Esope
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