Posté par othoharmonie le 1 mars 2012
Parallèlement à la domestication du chien, il y eut toujours des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l’homme.
Dès le Moyen Âge, l’extermination (plus par le fait que le loup s’attaque au gibier et au bétail qu’à la peur collective suscitée par le loup mangeur d’homme) débute par l’organisation de grandes battues par les seigneurs (la Louveterie est créée par Charlemagne dans ce but) et l’octroi de primes à celui qui parvient à le tuer ou à le piéger (trappes et fosses à loup avec des pieux, pièges à mâchoires, collet et nœud coulant, capture de louveteaux à la tanière, etc.).
Les loups étaient jadis très répandus dans tout l’hémisphère nord, puis les effectifs ont été régulés, et on peut même parler d’extermination dans la seconde moitié du XIXe siècle en Europe occidentale et en Amérique du Nord : à l’époque, du fait d’une chasse humaine abusive et/ou d’une déforestation massive, les populations de grands herbivores sauvages furent fortement réduites ou même éliminées. Cela eut pour conséquence de priver les loups de leurs sources naturelles de nourriture, les obligeant ainsi à se rabattre sur les animaux d’élevage pour tenter de survivre. Il en résulta des conflits croissants avec les éleveurs qui amenèrent les loups à être pourchassés sans relâche. Les travaux de Pasteur faisant également du loup le principal vecteur sauvage de la rage. Une prime était attribuée aux personnes abattant un loup, environ l’équivalent d’un salaire de journalier par loup tué en France, voire plus pour une louve pleine. Cette récompense entraînait des abus, aussi devait-on présenter aux autorités la tête du loup avec ses oreilles découpées et conservées.
Ainsi en France, une loi du 3 août 1882 demande la destruction du loup : 1 300 loups sont détruits en 1883 sur le territoire national (chassés par des lieutenants de louveterie, piégés, empoisonnés à la strychnine ou à la noix vomique laissées à l’intérieur de cadavres), puis quelques centaines chaque année jusqu’en 1902. Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans 3 États (Michigan, Minnesota, Alaska). En Russie, environ 1,5 million de loups ont été tués entre 1925 et 1992, toute la population le chassant pour toucher les primes du gouvernement.
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Posté par othoharmonie le 1 mars 2012
La question de savoir si le loup est, ou a été, réellement un prédateur habituel de l’homme reste posée. Il existe une prime au Canada (le Canada et la Russie sont les deux pays au sein desquels il vit le plus de loups actuellement) à verser à toute personne pouvant prouver une attaque de loup sur l’homme. L’anthropophagie isolée d’un ou quelques loups, sans lien avec la rage, paraît vraisemblable (voir Bête du Gévaudan), mais, pour la période contemporaine, aucune attaque spontanée de la part de Canis lupus n’a été documentée.
En France, comme dans de nombreux pays, les loups ont mieux survécu dans les zones reculées et près des frontières. Cependant au XIXe siècle ils avaient presque disparu. C’est l’époque où la courbe de sa population s’infléchit inéluctablement vers le bas. De 5 000 au début du XIXe s., la population lupine en France est réduite à 500 en 1900. Les derniers loups disparaissent du territoire dans les années 1930.
La dépouille d’un loup tué dans le bois de Valloires (Pas-de Calais) en 1830 est conservée par le Museum d’histoire naturelle de Lille. Des loups ont survécu plus tardivement en échappant aux battues en passant de la France à la Belgique (selon le côté duquel on les pourchassait). Le dernier loup officiellement reconnu dans le Pas-de-Calais a été tué dans le bois de Créquy (Ternois, Pas-de-Calais) en 1871. Cependant un autre a été abattu un peu plus au sud, dans le Nord de la Somme en 1880. En 1937, un loup est abattu dans le Limousin, connu comme la région des derniers loups de souche française.
En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd’hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s’élancent et utilisent la technique de l’encerclement dite «technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l’estime de leurs congénères.
Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d’un statut d’espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire, via l’analyse génétique des poils ou excréments par exemple.
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Posté par othoharmonie le 1 mars 2012
En novembre 1992, les deux premiers loups ont été aperçus en Alpes maritimes, dans le Parc national du Mercantour formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu’il s’agissait d’individus appartenant à la même sous espèce. Le loup, qui s’étendait déjà en Italie a fait sa réapparition dans le nord de l’Italie, puis en France, dans le parc national du Mercantour. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsque des loups occupent un territoire précis durant au moins deux hivers consécutifs. Une ZPP peut correspondre soit au territoire d’une meute, soit à celui d’un loup solitaire. En 2000, il y avait une trentaine de loups dans les Alpes françaises, dont une vingtaine dans le massif du Mercantour. En 2009, il y avait entre 180 et 200 loups en France. Il existe 27 zones de présence permanente en 2011 dont 26 sont situées dans les Alpes et une dans les Pyrénées.
En 2011, la présence du loup a été attestée dans le massif des Vosges, après une période de forts soupçons (attaques de bétail). Un cliché, a été pris le 8 juillet par un piège photographique sur le territoire de la commune du Bonhomme en Alsace, à la limite entre les départements des Vosges et du Haut-Rhin. La photographie a été authentifiée par l’ONCFS.
Le retour du loup dans les Vosges en 2011 est une étape importante de sa réapparition en France. En effet la présence du canidé est désormais confirmée dans la totalité des massifs français (Vosges, Jura, Pyrénées, Alpes, Massif Central) que le loup a recolonisé naturellement.
Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennesbelges à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011, ainsi qu’à Duiven aux Pays-Bas à la même époque, en provenance d’Allemagne.
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