Article détaillé : Liste des races ovines.
Article détaillé : Liste et classification des races ovines de France.
Les moutons et les chèvres sont étroitement liés (les deux font partie de la sous-famille des Caprinae) et il peut être parfois difficile de les distinguer uniquement par leur apparence. Toutefois, ce sont des espèces bien séparées, de sorte que les hybrides sont rares et sont toujours stériles. Un hybride -stérile- d’une brebis et d’un bouc est appelé un chabin ou ovicapre et il a 57 chromosomes (les moutons ont 54 chromosomes, les chèvres 60). Il ne doit pas être confondu avec la chimère génétique appelée geep obtenue en fusionnant un embryon de chèvre et un embryon de mouton.
Visuellement, les moutons et les chèvres diffèrent par la barbe et la lèvre supérieure divisée chez les ovins, unique chez les caprins. La queue des moutons, même courte, est pendante tandis que celle des chèvres est érigée. Les races ovines sont également souvent naturellement dépourvues de cornes (soit dans les deux sexes soit seulement chez les femelles), tandis que les chèvres naturellement sans cornes sont rares (bien que de nombreuses chèvres en soient privées artificiellement). Les mâles des deux espèces diffèrent en ce que les boucs ont une forte odeur caractéristique pendant le rut, alors que les béliers n’en ont pas.
L’espèce ovine domestique est un animal élevé à des fins multiples et il existe maintenant plus de 200 races créées pour servir ces fins diverses. Certains auteurs donnent un nombre d’un ou même de plusieurs milliers de races mais ces nombres ne peuvent pas être vérifiés. Presque tous les moutons sont classés selon le but pour lequel ils sont le mieux adaptés : laine, viande, lait, peau, ou une combinaison pour les races mixtes. D’autres caractéristiques sont utilisées pour classer les moutons : couleur de la face (généralement blanche ou noire), longueur de la queue, présence ou absence de cornes, topographie de la région où la race a été développée. Ce dernier point est particulièrement noté au Royaume-Uni où les races sont décrites comme étant d’altitude (colline ou montagne) ou de plaine. Les moutons peuvent également être classés par la présence ou non de matières grasses dans leur queue. Les moutons à queue grasse sont rares en Europe mais communs en Afrique et en Asie. On subdivise même ces moutons en moutons stéatopyges (moutons à fesses grasses) et moutons à queue grasse stricto sensu.
Les races sont également classées en fonction de la façon dont elles sont aptes à produire un certain type de cheptel reproducteur. En règle générale, les moutons sont classés en « race brebis » ou « race bélier ». Les races brebis sont celles qui sont robustes et ont de bonnes capacités de reproduction et de maternité. Leurs brebis servent à remplacer les brebis des autres races. Les races béliers sont sélectionnées pour une croissance rapide et la qualité de leur carcasse et les mâles sont accouplés avec des brebis des races élevées pour produire des agneaux de boucherie. Les races de plaine et de montagne sont également traitées de cette façon, avec les brebis rustiques de montagne accouplées avec des béliers de plaine plus grands et à croissance plus rapide pour donner des agnelles qui deviendront des brebis reproductrices appelées mules, qui seront croisées avec des béliers à viande pour produire des agneaux de boucherie de qualité. Beaucoup de races, particulièrement celles rares ou primitives, n’entrent dans aucune de ces catégories.
Des races sont classées selon leur type de laine. Les races à laine sont celles qui ont une laine dense et bouclée, qui est très appréciée des utilisateurs. La plupart d’entre elles sont issues de moutons mérinos dont la race continue à dominer le monde industriel de la laine. Le record de prix de vente pour un mouton appartient à un bélier mérinos australien qui a été vendu 16 000 dollars australiens Les races à laine mixtes sont généralement des races à viande à croissance rapide croisées avec des béliers à tête noire. Certaines grandes races intermédiaires, comme le Corriedale, élevé pour sa viande et pour sa laine est un croisement de races à laine longue avec une racine à belle laine et ont été créées pour une grande production commerciale. Les races à laine longue sont les races les plus grandes mais ont généralement une vitesse de croissance réduite. Les races à laine longue sont les plus appréciées pour les croisements, pour améliorer les attributs d’autres types de moutons. Par exemple : la race américaine Columbia a été développée en croisant des béliers Lincolns (une race à longue laine) avec les brebis mérinos de Rambouillet à la laine fine. Une nouvelle race britannique, l’Exlana, issue du croisement entre une Blackbelly Barbade et une Sainte-Croix, a été développée afin de perdre automatiquement sa laine dès que les températures augmentent. La laine ayant beaucoup perdu de sa valeur, cela évite au berger une tonte non rentable.
Certaines races de moutons donnent une laine grossière, à poils longs ou moyens. Ces races sont traditionnellement utilisées pour faire la laine des tapis, laine d’une grande variabilité, mais dont la principale qualité est de résister à une utilisation intensive. Comme la demande de tapis de laine de qualité diminue, certains éleveurs de ce type de moutons ont essayé d’utiliser quelques-unes de ces races traditionnelles à d’autres fins. D’autres sont toujours utilisées principalement comme race à viande.
Un petit nombre de races de moutons sont utilisées pour le lait. La plupart sont des races mixtes, élevées en premier pour leur viande ou leur laine, accessoirement pour leur lait, mais il y a quelques races qui sont principalement utilisées pour la traite. Ces moutons produisent une plus grande quantité de lait et sur une plus longue durée que les autres. La différence de qualité de lait se fait sur la teneur en matières grasses et en protéines mais pas sur la teneur en lactose. La durée de la lactation varie de 90 à 150 jours pour les brebis domestiques et de 120 à 240 jours pour les races laitières. La production de lait est de 50 à 100 litres par an pour les brebis domestiques et de 180 à 500 pour les meilleures races laitières. Certains laits sont transformés en fromages de brebis réputés : Manchego en Espagne, Roquefort en France, Feta en Grèce.
Un dernier groupe de races ovines est utilisé pour sa fourrure car ses poils ne frisent pas comme dans les autres races. Ces moutons qui ressemblent aux premiers moutons domestiques avant le développement des races à laine sont élevés pour la viande et leur peau. Certaines races modernes de moutons à fourrure, comme le Dorper, sont le résultat de croisements de races à laine et de races à fourrure. Ces races sont moins coûteuses à l’entretien car elles n’ont pas besoin d’être tondues. De plus, elles sont plus résistantes aux parasites externes et supportent mieux le temps chaud.