Le renard du Tibet (Vulpes ferrilata), parfois appelé renard des sables du Tibet ou renard tibétain, est une espèce de renard qui vit principalement au Tibet. Celui-ci pourrait vivre 8 à 10 ans dans des conditions idéales, mais ne vit rarement plus de 5 ans dans la nature.
Cette espèce habite particulièrement les steppes et les semi-déserts du plateau tibétain. Sa répartition rencontre le territoire de l’Inde (Ladakh), de la Chine (provinces de Xinjiang, Gansu, Qinghai, Sichuan et Yunnan) ainsi que du Népal (région de Mustang (nord de l’Himalaya)). Il est aussi probablement présent dans la province chinoise du Bhoutan.
Le plateau tibétain devrait rassembler près de 37 000 renards du Tibet, selon les estimations de 1989, avec une densité de deux à quatre individus par km2. Il côtoie, au nord de son aire de répartition géographique, son congénère le renard des steppes (Vulpes corsac).
Le renard du Tibet est connu pour habiter les plaines et régions montagneuses. Les prairies semi-aride à arides, où il peut trouver des pikas à lèvres noires, sont son habitat typique. Il passe beaucoup de temps le jour dans un terrier ou un creux dans le paysage. Il habite à des altitudes pouvant atteindre de 2 500 m à 5 300 m, mais généralement il atteint une altitude de 3 500 m ou plus.
Le renard du Tibet est long de 57,5 à 70 centimètres, auxquels s’ajoute une queue de 40 à 47,5 centimètres. Il est plus large que le renard des steppes (Vulpes corsac). L’adulte pèse entre 3 et 6 kilogrammes. Par rapport aux autres renards, il a un museau assez long ainsi que de très grandes canines. C’est aussi lui qui a la meilleure ouïe parmi les renards.
Sa fourrure épaisse et douce est constituée d’un sous-poil dense qui lui permet de résister à des froids descendant jusqu’à -40°C. Celle-ci est généralement grise mais peu être aussi noire, brune ou rouille, même jaunâtre sur le cou et le dos. Il possède aussi une bande de couleur fauve sur le dos et une blanche sur la queue, les pattes, le museau et le ventre.
Il se nourrit principalement de pikas à lèvres noires (Ochotona curzoniae), petit mammifère lagomorphe à peu près de la grosseur d’un hamster. Cette espèce est particulièrement appréciée par le renard du Tibet. Parfois, c’est en suivant les ours brun (Ursus Arctos) pour attraper les pikas à lèvres noires qui s’échapperont quand l’ours creusera pour les atteindre dans leur terrier. Il complète son alimentation par des rongeurs, des lièvres, des lapins, des insectes, des charognes et quelques plantes. Rarement, il s’attaque à des antilopes du Tibet (Pantholops hodgsonii).
Étant une espèce fidèle, les renards du Tibet chassent en couple, ils partagent ainsi toute la nourriture capturée.
Menaces et conservation du Renard
Le renard du Tibet n’est pas en danger selon l’UICN et il est ainsi classé comme espèce à préoccupation mineure (least concern). Les principales menaces pour cette espèce est l’humain, qui le chasse et détruit son habitat. Les communautés locales le chassent pour sa fourrure souvent pour en faire des chapeaux. La décroissance des populations de pikas, sa principale source d’alimentation, en est une autre. Le problème est que les gouvernements du plateau tibétain mettent de l’avant un programme d’empoisonnement des pikas, une espèce nuisible à l’homme dans cette région. Une baisse de ces populations pourrait affecter de façon notable les populations de renards du Tibet. Dans la province chinoise de Sichuan, la destruction de l’habitat est aussi une menace pour l’espèce.
Tout de même, l’espèce est protégée dans plusieurs grands parcs de la Chine, principalement cinq parcs totalisant une superficie de 616 000 km2. Par contre, il n’est pas signalé encore de succès de reproduction en captivité.