Utilité et ancienneté de la baleine
Posté par othoharmonie le 14 janvier 2012
Les communautés des carcasses, des suintements froids et des monts hydrothermaux ont de nombreux points en commun. Ainsi, les scientifiques supposent que certaines espèces d’animaux abyssaux se servent de ces carcasses, pour étendre leur aire de répartition et ainsi coloniser d’autres sites. Étant donné que la mort des cétacés se produit à des endroits très aléatoires, les carcasses sont disséminées sur le fond marin, telles des oasis de nutriments sur l’immensité désertique de la plaine abyssale, avec un espacement moyen estimé à 25 km. La parenté évolutive des espèces est telle qu’elle aurait au moins une origine évolutive commune. Mais le peu d’espèces communes laisse penser qu’il s’agit d’une relation très ancienne. Les premiers fossiles de carcasses de baleine datent de la fin de l’Éocène et l’Oligocène (34-23 millions d’années) à Washington et à partir du Pliocène en Italie. Des palourdes non-chimiosynthétiques ont habité dans le même environnement, en effet, la chimiosynthèse chez ces animaux semblent être apparue au Miocène (23 à 5 millions d’années) en Californie et au Japon. Sans doute parce que la taille des baleines, donc la teneur en lipides des os, était trop faible. Mais des empreintes d’organismes semblables aux vers-zombies ainsi que des morsures de requins proches des requins dormeurs ont été trouvées sur des fossiles datant de l’Oligocène inférieur (30 millions d’années).
La découverte de patelles chimiosynthétiques du genre Osteopelta dans un os de tortue datant de l’Éocène en Nouvelle-Zélande indique que ces animaux sont antérieurs aux baleines et éventuellement durant le Mésozoïque (251-65 millions d’années) au côté des dinosaures. En effet, cette faune n’est pas spécialisée dans un type d’os de vertébré, l’immersion de cadavre de quadrupèdes ayant attiré certains des animaux spécialisés des restes de baleines. Les grands reptiles marins comme les plésiosaures et les mosasaures, qui atteignent des tailles comparables à celles des baleines (15 à 20 m) et les grands poissons ont pu jouer le rôle des baleines notamment durant le Crétacé supérieur (67 millions d’années). En témoignent des fossiles de plésiosaures accompagnés de nombreux petits mollusques voisins des espèces actuelles. Les patelles peuvent avoir survécu dans les suintements froids, le bois mort et les fumeurs noirs en attendant les 20 millions d’années entre l’extinction des dinosaures et l’émergence des baleines. Ou alors ces fossiles représentent un préalable, sans descendance, et les patelles d’aujourd’hui ont évolué indépendamment. Mais toutes ces hypothèses sont controversées notamment à cause du fait que d’autres relais possibles existent d’après la génétique moderne et des fossiles plus anciens.
La nécromasse que constituent les carcasses de baleine s’ajoute à celle de la « neige marine » constituée par la « pluie » de cadavres, excréments et excrétas provenant des poissons et du plancton des couches supérieures des océans, jouant un rôle important dans la pompe à carbone océanique
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