Mythe de l’abeille
Posté par othoharmonie le 2 janvier 2012
Les abeilles sont dotées de caractéristiques particulières qui leur permettent de les associer à des déesses. Sur le mont Ida en Phrygie, Cybèle est la Mère des dieux et la Reine des abeilles. Elle conçut son fils Attis après avoir cueilli la fleur d’amandier jaillie des organes mâles coupés d’Agdistis/Cybèle, qui est née à la fois mâle et femelle, et qui avait été castrée par les dieux. (Dans la Théogonie d’Hésiode, les Nymphes Méliennes sont également nées du sang des testicules d’Ouranos ; ce sont des nymphes du frêne). Quand Attis est devenu adulte, il veut se marier et Cybèle le rend fou par sa jalousie, si bien qu’il se castra et se tua. On considère Cybèle comme la Reine des abeilles et celà a une importante signification : lors du vol nuptial des abeilles, le mâle abandonne ses organes génitaux dans le corps de la femelle. Il se castre et meurt. La future reine est ainsi celle qui a provoqué la castration et la mort de celui avec qui elle s’est unie. Concernant les ouvrières, on peut les comparer à des déesses vierges qui seront à l’origine d’une immaculée conception. En effet, Les abeilles sont capables de se reproduire par parthénogenèse c’est-à-dire sans l’intervention de mâles, et ceci aboutit à la production de mâles qui sont uniquement là pour féconder la reine, pour leur donner des femelles. Les ouvrières sont d’excellentes représentantes pour les déesses vierges. Les abeilles symbolisent admirablement la résurrection car elles sont en repos en hiver et elles renaissent au printemps avec l’arbre qui leur sert de demeure. J’ai démontré dans les articles étudiant l’arbre des mythologies que l’arbre est un symbole par excellence de la résurrection. De nombreuses déesses sont considérées comme des arbres mourant et renaissant tels leurs fruits fermentés ou non ; ces arbres mourants voient leur sève en analogie descendre en hiver dans les racines et remonter au printemps pour redonner vie à la nature tel un dieu voyageant aux enfers et refaisant surface au printemps. Cet arbre sacré est le lieu d’habitation des abeilles tel l’Yggdrazil. Dans un mythe toujours hittite appelé « la disparition du feu », l’abeille, l’aigle et serpent doivent trouver le Feu disparu. Après y être parvenu, ils retrouvent leur lieu d’habitation : un arbre. L’aigle habite la partie supérieure du tronc de l’arbre, l’abeille la partie moyenne et le serpent la partie inférieure. Cette vision est conforme à celle de l’arbre Huluppu du mythe de « la descente aux enfers d’Inanna ».
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