Ruche Tronc
Posté par othoharmonie le 29 décembre 2011
Les « ruches-tronc » étaient utilisées dès la Préhistoire par les humains pour s’approvisionner en miel, au moins depuis 6 000 ans avant Jésus-Christ comme l’atteste une peinture rupestre dans la grotte de l’araignée, en Espagne. Les arbres creux (ou creusés) constituèrent donc les premières ruches pour l’Homme, et leur usage se serait perpétué localement jusqu’au Moyen Âge, même si des techniques d’enruchage plus sophistiquées s’étaient ailleurs développées dès l’Égypte antique. Aujourd’hui certains essaims nichant dans les arbres sont délocalisées vers des ruches modernes afin d’être facilement exploités par l’humain ; par ailleurs l’emploi d’enclos-apiers en Côte d’Azur, appelés « bruscs » en patois cévenol ou « bournios » en patois occitan, et notamment les ruches-tronc traditionnelles des Cévennes, est perpétué encore aujourd’hui.
Les « arbres géniteurs » comme analysés par Jung trouvent plusieurs échos dans les récits folkloriques. Un conte indien narre qu’un vieillard aurait retrouvé sa jeunesse en passant à travers un chêne creux. Un rite païen consistait à guérir un enfant en le faisant passer entre les racines ou dans le creux d’un chêne. L’exemplum 2661 de Frédéric C. Tubach raconte qu’une hostie placée dans le creux d’un arbre se métamorphosa en enfant.
Représentant également l’abri, la cachette, les arbres creux interviennent dans un certain nombre de contes folkloriques. Ils servent ainsi parfois dans les légendes de domicile aux korrigans, ou de lieu de sabbat pour les sorcières, comme dans la légende du Creux-Chêne.
Légendes mises à part, aux Épesses on raconte qu’un prêtre réfractaire à la constitution civile du clergé, l’abbé Chapelain, s’était caché dans un chêne creux avant d’être découvert puis exécuté par des révolutionnaires. Un vitrail de l’église de Saint-Hilaire-de-Mortagne où il était vicaire rappelle le souvenir de ce prêtre martyr ainsi qu’une plaque sur ledit arbre, toujours debout. Une histoire similaire a rendu célèbre le chêne à Guillotin.
Dans la nouvelle Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête, adaptée au cinéma par Tim Burton par un film éponyme, le cavalier maudit et meurtrier jaillit du tronc d’un vieil arbre aux formes torturées, dit « arbre des morts ».
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