Danse des abeilles
Posté par othoharmonie le 16 décembre 2011
C’est à l’éthologue autrichien Karl von Frisch (1886 – 1982), dans son ouvrage Vie et mœurs des abeilles, que l’on doit la description et la compréhension des «danses» des abeilles. Ces découvertes de Karl von Frisch ont pu être confirmées en 1986, à l’aide d’un robot miniature capable d’exécuter cette danse des abeilles. Grâce à ces mécanismes de communication, les colonies peuvent s’adapter et localiser efficacement les sources de nourriture disponibles. L’intensité plus ou moins grande des danses renseigne sur les plantes qui cessent d’être productives et sur celles qui le deviennent.
Aux autres ouvrières restées dans la colonie, l’abeille découvreuse indique, par danses, la direction des fleurs particulièrement intéressantes à butiner. Selon la proximité de la source de nourriture, elle effectue deux types de rondes différents.
Elle émet également avec ses ailes un son particulier et transmet l’odeur du nectar dont elle veut communiquer la position. Les réceptrices restent en contact avec la danseuse. Ces danses exécutées sur les rayons d’alvéoles sont d’autant plus vives, et de longue durée, que le nectar est abondant et riche en sucre. Alertées, les abeilles jusque-là inactives s’envolent à la recherche de cette nourriture.
Lorsque l’exploratrice effectue une danse en rond, elle indique que la source de nectar est proche, dans un rayon d’environ quarante mètres. La découvreuse décrit un cercle, en tournant sur elle-même à un rythme très rapide, de huit à dix tours en quinze secondes, puis fait un demi-cercle en sens inverse. Les autres abeilles, qui suivent la danseuse en la palpant avec leurs antennes, détectent le parfum de la source de nectar dont son corps est imprégné, et quittent alors la colonie, à la recherche de la source de nourriture, guidées par l’odeur des fleurs à exploiter.
Une danse frétillante indique une ressource en nourriture située à une plus grande distance. Dans ce cas, la butineuse s’oriente par rapport à la direction du soleil: en plus de ses deux yeux composés, elle dispose, sur le haut de la tête, de trois ocelles, des yeux simples qui, sensibles à la lumière polarisée, permettent de repérer le soleil au travers des nuages.
L’abeille découvreuse décrit une courte ligne droite, puis un demi-cercle, pour revenir à son point de départ, elle parcourt à nouveau le diamètre, effectue un nouveau demi-cercle, de l’autre côté, et recommence. Pendant les trajets en ligne droite, le corps de la danseuse est porté en avant, les pattes fermement en contact avec le support, et elle frétille rapidement, à la manière d’un pendule. En suivant la danseuse, les autres abeilles reconnaissent l’odeur de l’espèce de fleur à explorer, et obtiennent aussi des informations sur la direction de la ressource et sa distance par rapport à la colonie. La danse frétillante est d’autant plus rapide que la source de nourriture est proche, et l’angle formé entre la verticale et l’axe de la danse rectiligne est le même que celui formé entre la direction du soleil et celle de la nourriture. Au fur et à mesure de la course du soleil, la danseuse modifie l’angle de sa danse.
Sur les rayons, disposés verticalement, la butineuse se comporte comme précédemment, mais entreprend une danse différente: elle commence par décrire un demi-cercle, puis elle revient vers son point de départ, en suivant une ligne droite, le diamètre; de retour à son point de départ, elle parcourt l’autre demi-cercle, dans l’autre sens, puis parcourt à nouveau en ligne droite le diamètre précédent, avec le même sens de parcours. Ce cycle dont la forme rappelle celle d’un huit est parcouru de nombreuses fois. Lorsqu’elle parcourt le diamètre, l’abeille frétille en agitant l’abdomen latéralement.
La direction du diamètre indique celle de la source de la miellée. Imaginons un cadran avec la ruche au centre, et le soleil placé au-dessus à la verticale. Sur ce cadran, l’abeille se dirige du centre vers la source de nourriture. Si la source de nourriture est dans la direction du soleil, l’abeille va se diriger verticalement de bas en haut sur la ligne droite. Si la source se trouve à 30° à droite par rapport à la direction du soleil, la ligne droite qu’elle décrira sera inclinée de 30° à droite par rapport à la verticale, elle la parcourra de bas en haut. Si la miellée est à l’opposé du soleil, son trajet se fera alors de haut en bas.
Quant à la distance de la source de nectar, elle est indiquée par le nombre des mouvements latéraux de l’abdomen, lors d’une phase vibrante, ou par la durée de celle-ci (mesure équivalente): ainsi plus le nombre de mouvements est important, plus la source de nourriture est éloignée.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.