Cerf-mulet
Posté par othoharmonie le 15 décembre 2011
Le Cerf mulet, Cerf hémione ou Cerf à queue noire (Odocoileus hemionus) est une espèce de Cervidé qui vit dans les forêts de l’ouest de l’Amérique du Nord. Il se distingue du cerf de Virginie par ses bois plus droits.
On rencontre le Cerf Mulet dans le Nord-Ouest de l’Amérique à une latitude de 23 degrés à 60 degrés N. Il se différencie du Cerf de Virginie par des bois dressés vers le haut. On distingue 11 sous-espèces dont Odocoileus hemionus californicus le Cerf Mulet de Californie (Caton 1876).
Odocoileus hemionus est un ruminant qui se nourrit de fourrages ligneux et herbacés dans des proportions égales. L’espèce consomme aussi des glands, des graines de légumineuses et des fruits charnus.
La souplesse d’adaptation du Cerf Mulet est remarquable. Au Canada, O. hemionus se rencontre dans cinq types de forêts boréales. Aux États-Unis, l’espèce occupe un grand nombre d’habitats comme le chaparral boisé de Californie (sorte de maquis formé par des buissons et des broussailles), le désert de Mojave, Sonora, les forêts arbustives semi-désertiques, les Grandes Plaines et le Plateau du Colorado.
Les hardes de cerfs mulets ont tendance à limiter leurs déplacements quotidiens à l’intérieur de leur domaine vital. On note cependant quelques mouvements ne s’écartant pas de plus de 5 km du domaine vital. Cependant des migrations saisonnières importantes peuvent se produire en fonction de la température (estivation en altitude) et des précipitations.
La longueur du corps varie de 126 à 168 cm chez les mâles, et 125 à 156 cm chez les femelles. Hauteur au garrot : de 84 à 106 cm chez les mâles et de 80 à 100 cm chez les femelles.
Comme tous les Cervidés, les mâles portent des bois. Le cycle annuel de la croissance des bois chez O. hemionus est initié et contrôlé par des changements dans la longueur du jour agissant sur plusieurs types cellulaires gonadotropes de l’hypophyse antérieure. Ces types cellulaires stimulent la sécrétion des hormones qui agissent principalement sur les bois et, incidemment, sur les testicules.
O. hemionus est doté d’une vision binoculaire excellente et très sensible aux objets en mouvement. Le sens de l’ouïe est aussi aigu.
La communication entre individus se fait par phéromones sécrétées par les glandes sébacées et sudoripares. La glande métatarsienne produit une phéromone d’alarme, la glande tarsienne permet la reconnaissance mutuelle. L’urine a également une fonction de phéromone à tous les âges et pour les deux sexes.
Odocoileus hemionus est une espèce polygame. C’est le mâle dominant qui effectue la majeure partie des copulations. La position dominante est en grande partie fonction de la taille du corps et de la longueur des bois. La parade nuptiale et l’accouplement se produisent au sein du groupe. Le pic de reproduction chez O. hemionus se produit principalement à partir de fin novembre à la mi-décembre. Environ 27 à 29 jours s’écoulent entre la conception et l’implantation de l’œuf dans l’utérus. La durée moyenne de gestation est de 204 jours. Le pic des naissances se situe en juin. La femelle met bas deux faons. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 500 jours.
En dehors de la période de reproduction, la harde est composée de femelles apparentées par filiation maternelle. Les mâles se dispersent en solitaires ou en agrégats d’individus non apparentés. Pendant l’hiver et au printemps, la stabilité des hardes de femelles et les groupes de mâles est maintenue avec une hiérarchie de domination.
Les prédateurs se recrutent parmi pumas, coyotes, lynx, aigles royaux, chiens errants et ours noirs. L’espèce représente un gibier estimé. L’espèce a plusieurs stratégies distinctes pour éviter les prédateurs. O. hemionus est spécialisé dans la détection de danger à un très long parcours au moyen de grandes oreilles et une excellente vision. Les mâles peuvent rapidement détecter et suivre visuellement un autre animal à 600 m. Une fois le danger détecté, O. hemionus se dissimule dans le couvert végétal ou, si le prédateur est suffisamment éloigné de fuir à plusieurs kms.
par André Guyard
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