L’Ane et son âme
Posté par othoharmonie le 13 décembre 2011
Nous pourrons ainsi relire à bon escient le mythe de Samson qui étrille plus de 1.000 Philistins avec une mâchoire d’âne. Il perd sa force parce qu’il est rasé par Dalila. Il tourne la meule et fait le bouffon dans le palais du dieu Dagon, un vrai âne en somme !
On pourra également revoir tout le folklore médiéval où l’on rasait l’ours lors du carnaval. Ce dernier, au 2 février, si le temps est sombre (c’est-à-dire si la lune est vieille et nouvelle) expulse son bouchon anal pour expédier aux quatre coins du globe les âmes infernales qui amèneront le printemps et fertiliseront la Nature : c’est ce même pet de déshibernation évoqué dans le mythe de Marsyas, la structure est la même.
Sachez enfin que dans toutes sociétés traditionnelles, la croyance est attestée que les chasseurs, après avoir tué l’animal, s’évertuaient à récupérer l’âme de l’animal en lui enfonçant une sorte de soufflet. Les anciens bouchers pratiquaient de même pour équarrir leurs animaux, et ce que font tous les fous de carnaval avec leur clystère et leur soufflet n’est pas autre chose : à la queue leu leu, en habit de chienlit, tous tentent de récupérer les âmes des morts pour faire venir le printemps, ils l’appliquent même au roi de carnaval qui, assis à rebours sur son âne, regarde de face le Prince des ténèbres qui, ne s’apercevant pas que celui-ci lui vole ses âmes si durement prises, est, une fois n’est pas coutume, le dindon de la farce.
Le Christ n’est-il pas celui qui, après sa crucifixion, descend dans la Bouche d’Enfer pour remonter les âmes des morts ?
« Faire de ses excréments des sacrements » est un adage du Diable.
L’âne, rempli de vents anaux et d’âmes, lui fait à chaque printemps la nique pour que le monde vive et que l’histoire continue.
Par Bertrand CHATELAIN
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