Ane au pays de Sumer
Posté par othoharmonie le 13 décembre 2011
Au pays de Sumer, un autre dieu est assimilé à notre animal, il s’agit du dieu « aux longues oreilles » : Enki. Il créa l’homme et n’a de cesse de le protéger contre la fureur des dieux qui trouvent cette créature indigne de vivre.
L’un des plus beaux textes qui nous soit parvenu de Sumer, « l’épopée de Gilgamesh« , narre les aventures de ce grand roi qui, déçu par le destin des hommes, est à la recherche de la plante de jouvence. Pour l’accompagner dans cette formidable quête, le dieu Enki lui fait rencontrer un homme sauvage, Enkidu (la créature d’Enki) dont le père est comparé à un onagre (un âne sauvage).
C’est grâce à Enkidu que Gilgamesh traverse tous les obstacles posés par les dieux. Ceux-ci ne voulant surtout pas que les hommes, qui ont été créés pour les servir, deviennent immortels, et du coup, égaux à eux-mêmes. Après avoir touché au but, ramenant par un voyage épuisant la plante de jouvence dans sa ville royale d’Ur, Gilgamesh la confie à son âne pour se reposer. Mais ce dernier, mourant de soif et apercevant une source, est acculé par un serpent (eh oui, encore lui !) qui, s’interposant, lui propose un troc qui causera la perte de l’espèce humaine : un peu d’eau contre cette plante qu’il transporte. L’âne n’y voyant aucune malice, trouvant l’échange équitable, décide de céder l’immortalité au serpent qui, depuis ce jour, mute et ne meurt jamais (le verbe muter provient de la même racine latine qui a donné le verbe mourir : mutare). Cela ne nous évoque-t-il pas un autre conflit, biblique celui-là ?
Par Bertrand CHATELAIN
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