L’âne, une ressource
Posté par othoharmonie le 9 décembre 2011
- Le lait d’ânesse
L’ânesse donne environ 3 à 6 L de lait par jour. Son lait est celui dont la composition se rapproche le plus du lait de la femme.
en g/L | Lait d’ânesse | Lait de femme | Lait de vache | Lait de chèvre | Lait de jument |
Eau | 896,3 | 873,8 | 876 | 873 | 923 |
Matières grasses | 15 | 38 | 32 | 44 | 6 |
Matières protéiques | 21,5 | 16,4 | 42 | 48,5 | 19 |
Glucides | 64 | 70 | 43 | 31 | 48 |
Minéraux | 3,2 | 1,8 | 7 | 3,5 | 4 |
Le lait d’ânesse est très nutritif car il contient plus de lactose et moins de matières grasses que le lait de vache. Il a été utilisé pour l’alimentation des enfants mais, en raison de son prix élevé, il a tout de même été remplacé par le lait de vache stérilisé. On lui reconnaît également des vertus médicinales (contre la tuberculose, les empoisonnements…) et cosmétiques (ie les bains de lait d’ânesse de CLEOPATRE et de Pauline BONAPARTE). Le lait d’ânesse est de conservation difficile car il fermente assez rapidement au contact de l’air.
- Le fumier
L’âne produit un fumier utilisé comme engrais pour l’amendement des sols cultivés. Il est particulièrement avantageux dans les terres froides et humides. Les anciens l’incorporaient dans des médicaments destinés au traitement de toutes sortes de maux. Ils attribuaient également des vertus médicinales au sang, à l’urine etc. Mais celles-ci ne sont pas confirmées.
- La peau, les os et la chair
La peau de l’âne, très fine, très solide, dure et élastique, servait une fois tannée, à fabriquer tambours, cribles, souliers… ainsi qu’à la fabrication d’épais parchemins. Avec les os, les hommes fabriquaient des instruments de musique. La chair des ânes a été diversement appréciée suivant les époques et les contrées. Ainsi, dans la Bible, il est dit que la viande de l’âne ne doit pas être consommée, car elle est considérée comme impure. En revanche, les Grecs et les Romains consommaient la viande de l’âne. En France, elle servait à confectionner des saucissons. On débitait toujours de la viande d’âne en Provence avant la dernière guerre mondiale. Sur la face, les muscles des ânes sont plus épais et plus rouges que chez le cheval. Certains reconnaissent à cette viande une qualité supérieure à celle du cheval, alors que d’autres la trouvent plus dure et plus insipide et la considèrent comme inconsommable au vu de sa qualité sanitaire.
PRESSAT, en 1837, s’étonnait que, avec toutes ses qualités, l’âne soit si peu prisé. Il le mettait sur le compte des reproches qui lui sont faits d’être lent, paresseux et entêté, mais ajoutait que cette mauvaise réputation venait sans doute de » ce préjugé funeste que plus il est chargé, plus il est battu, mieux il va (…) c’est pour avoir été trop forcé, trop battu (…) qu’il se montre revêche, paresseux et têtu « .
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