Écrit par : www.asinerie.net
Doux et tendre, serein et courtois, organisé et montrant avec ses congénères un sens certain de la convivialité, l’âne est aussi intelligent. L’histoire du bonnet d’âne a toujours été prise à l’envers. En réalité, le bonnet d’âne était mis sur la tête des cancres pour leur faire passer l’intelligence de l’âne !
L’âne plus intelligent que le cheval ?
|
« J’estime l’âne bien plus intelligent que le cheval, car il a plus de personnalité. Ce n’est pas un animal de cirque, c’est au propriétaire de le comprendre » indique Daniel Laguna, éleveur d’une trentaine d’ânes et qui tente de recréer des variétés qui existaient autrefois. Même constat pour Béatrice Michel et Hanno Wurbel, deux ethnologues suisses ayant baigné plusieurs années dans l’univers asin : « L’âne est moins soumis que le cheval. Sa structure sociale lui permet de s’adapter à tous types de situations », déclarent-ils dans un communiqué.
Les témoignages ne manquent pas. En fait, il apparaît que l’âne semble têtu parce qu’il n’avance plus ou lent parce qu’il est hésitant, son comportement traduit en réalité prudence, attention et circonspection. Eh bien oui ! Avant de se lancer en terrain inconnu douteux, l’âne réfléchit, flaire, tâte du sabot, évalue la faisabilité et la sécurité du parcours. Intelligence, prudence et personnalité font de l’âne un insoumis. Il n’obéit jamais, et même « a horreur des despotes », comme le dit Pascal Fontenelle, éleveur et organisateur de randonnées. Il fait ce qu’on lui demande parce qu’il le veut bien, pour le plaisir de partager, parce que vous êtes devenu pour lui un membre de sa « famille », de son troupeau. Mais il intervient toujours dans ce que vous lui demandez, parce qu’il s’intéresse à ce qu’il fait, qu’il est attentif et prudent, pour lui-même et aussi (surtout ?) pour vous.
Il est tellement attentif à vous que n’importe quel âne qui part seul en promenade avec moins de 5-6 personnes s’arrête systématiquement dès que l’une des personnes est éloignée du groupe. Il attend qu’elle se soit suffisamment rapprochée pour redémarrer. Il s’arrête également si un bout de son paquetage tombe. Quand on pense qu’un cheval ne s’arrête pas toujours quand il perd son cavalier !
Une étude scientifique réalisée en 1982 par le professeur Béat Schantz, durant plus d’une année, confirme que les ânes aiment vivre en société, se rencontrer et sont très conviviaux entre eux et avec l’homme. Cette étude montre également qu’ils usent de subterfuges pour atteindre leur objectif. Devant une difficulté, leur réflexion les amène souvent à contourner le problème. Un âne prendra le temps, mais trouvera à la longue le moyen de s’échapper de son enclos ou de son écurie pour aller retrouver la ou les ânesses dont il est violemment amoureux.
Mais on peut faire l’éloge du comportement de l’âne, ce « bon à tout faire » depuis plus de trois mille ans, simplement au vu de sa gentillesse et de sa patience. Ce trait de caractère lui permet d’être utilise, aujourd’hui, auprès des enfants, notamment handicapés. Quelle que soit la nature du handicap, il est toujours possible de trouver une activité adaptée. Même si l’on fait monter des enfants sur le dos des ânes, il n’est pas question de parler d’équitation, ni de sport. En conséquence, les activités avec ânes ne sous-entendent aucune compétition, ce qui est particulièrement apprécié par les enfants handicapés. Il devient un confident après des jeunes autistes et autres enfants « à problèmes » et leur permet de trouver un peu de bonheur au contact de sa douceur. L’âne bête et méchant ? Moi, connais pas !
L’HISTOIRE DU BONNET D’ÂNE A TOUJOURS ÉTÉ PRISE À L’ENVERS.
En réalité, le bonnet d’âne à l’origine ne servait pas à se moquer de ceux qui le portaient, mais on mettait un bonnet d’âne pour que les personnes acquièrent la connaissance de l’âne. Ainsi, le bonnet d’âne était mis sur la tête des cancres pour leur faire passer, à travers le bonnet, l’intelligence de l’âne.