Lion 6
Posté par othoharmonie le 4 décembre 2011
Par H. Demesse
Lacépède, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire ont été témoins de l’affection d’une Lionne pour un chien. « Elle se plaît à ses jeux, disent-ils, s’amuse de ses caprices, est sensible à ses caresses, attentive à ses besoins, satisfaite quand elle le voit auprès d’elle, triste lorsqu’on le lui ôte pendant quelques moments ; c’est bien plus au sentiment mutuel que les deux prisonniers se sont inspiré qu’à sa douceur particulière qu’elle doit la tranquillité avec laquelle elle supporte la perte de son indépendance. »
Élien parle, d’après Eudemius, d’une amitié semblable entre Lion et Chien. « Un Lion, dit-il, un Chien et un Ours vivaient ensemble dans l’union la plus intime, chez un homme qui apprivoisait des animaux. Les deux premiers surtout avaient l’un pour l’autre l’attachement le plus tendre ; mais le Chien ayant blessé l’Ours en jouant, celui-ci reprit subitement son naturel féroce et déchira son faible compagnon. Le Lion irrité se hâta de venger son ami, et fit périr l’Ours par des blessures semblables à celles qu’avaient reçues le Chien. »
Aujourd’hui encore, on peut voir à la ménagerie du Muséum, un Chien vivant dans la cage d’une Lionne, et les gardiens affirment que si l’on retirait ce Chien, la Lionne en éprouverait un véritable chagrin.
On a de très fréquents exemples de reproduction de Lion en captivité et sous des climats différents. Des produits ont été obtenus à Naples, à Grenoble, à Paris, à Florence, en Angleterre. Brehm dit que ce n’est qu’exceptionnellement qu’on a pu élever de jeunes lionceaux nés en captivité, car ils meurent généralement à l’époque de la dentition. Nous avons pu nous convaincre du contraire. Presque dans toutes les ménageries ambulantes, les dompteurs exhibent des lions nés en captivité.
Plusieurs individus, tant Européens qu’indigènes, se sont fait une réputation comme chasseurs de Lions. Nous citerons Ahmed-Ben-Amar de Song Ahras (subdivision de Bone). Ce mulâtre musulman, surnommé le Nègre, aurait tué trente-neuf Lions en chassant seul d’abord et ensuite avec son kif-kif (en français, son semblable), Beglas-Ben-Kassem, appelé d’ordinaire Bel-Kassem tout court.
Nous citerons aussi Chassaing, qui aurait tué trente Lions, et Jules Gérard, vingt-cinq ; puis l’Écossais Gordon Cumming, qui a chassé le Lion pendant cinq ans, dans le sud de l’Afrique.
Dans l’Atlas, on chasse le Lion de différentes manières, soit à l’affût, sur un arbre, soit en creusant des fosses ou trappes sur le chemin que parcourt ordinairement l’animal. Les Arabes se réunissent parfois en troupes pour poursuivre un Lion qui a jeté la désolation dans la contrée. (A SUIVRE…)
HENRI DEMESSE.
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (30.I.2009) Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Mél : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros] 100346.471@compuserve.com
http://www.bmlisieux.com/
Diffusion libre et gratuite (freeware)
Texte établi sur un exemplaire (BmLx : nc) de l’ouvrage Les Animaux chez eux illustré par Auguste Lançon (1836-1887) paru chez L. Baschet à Paris en 1882.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.