Lion 2
Posté par othoharmonie le 4 décembre 2011
Par H. Demesse
Parmi les variétés issues de cette souche, on distingue : le Lion du Sénégal, dont la crinière est épaisse et de teinte claire ; le Lion du Cap, dont la crinière est très forte et foncée en couleur ; le Lion de Perse, à taille plus petite et à crinière mélangée de poils bruns et noirs, et enfin le Lion du Guzerat, dont la crinière, faiblement indiquée, mérite à peine d’être mentionnée ; aussi l’a-t-on nommé quelquefois Lion sans crinière. C’est sans doute de cette espèce que parlent Solin et Oppien, qui croyaient que cet animal provenait de l’accouplement du Lion et du Léopard.
La taille du Lion du Guzerat est un peu moins grande que celle du Lion d’Afrique, et sa couleur est uniformément d’un jaune roux fauve sur tout le corps ; la touffe épaisse qui termine la queue est seule blanche.
A l’extrémité de la queue du Lion se trouve dissimulé par une touffe de poils qui termine cet organe, un ongle corné déjà observé par Aristote, mais dont beaucoup de naturalistes ont nié l’existence. La découverte de cette particularité était réservée à Didyme, d’Alexandrie. Il trouva, à l’extrémité de la queue et caché au milieu des poils, un ergot corné, une sorte d’ongle pointu, et il supposa que c’était là l’organe qui, lorsque le Lion, au moment du danger, agitait violemment sa queue, lui piquait les flancs à la manière d’un éperon et l’excitait à se jeter sur ses ennemis.
Cette observation fut traitée avec le plus profond mépris par les naturalistes modernes et ils ne la jugèrent même pas digne d’une réfutation. Personne n’y songeait plus, lorsque Blumembach fut conduit, par hasard, à reconnaître l’exactitude de ce fait. A une époque postérieure, M. Deshayes a retrouvé l’ergot sur un Lion et une Lionne, morts tous deux à la ménagerie du Muséum de Paris. Cet ongle est fort petit, ayant à peine 3 lignes de hauteur ; il est adhérent seulement à la peau, et il s’en détache sans beaucoup d’efforts ; aussi on ne le trouve pas d’ordinaire sur les Lions empaillés que l’on conserve dans les Muséums.
Un des traits caractéristiques du Lion est la manière dont il porte la tête ; il la tient généralement élevée ; ce qui donne à sa physionomie quelque chose d’ouvert, de franc, qu’on ne remarque point sur la physionomie des autres chats. Mais ce port de tête particulier n’a pas d’autre cause que l’épaisse crinière de son cou. La femelle, qui a le cou nu, tient la tête presque au niveau de son dos, et le jeune Lion ressemble en ce point tout à fait à sa mère.
Les anciens parlent de Lions noirs et de Lions de plusieurs couleurs….
Selon Elien, il y aurait eu des Lions noirs aux Indes ; en Syrie, selon Pline ; en Éthiopie, selon Oppien…. « Il nous paraît, dit Lacépède, qu’il y a dans tous les pays des Lions beaucoup plus bruns les uns que les autres, et dont plusieurs peuvent tirer sur le noirâtre…. »
Le nombre des Lions est supérieur à celui des Lionnes. Cela tient à ce que beaucoup de femelles périssent pendant la dentition, période critique que supportent mieux les jeunes mâles. Lacépède croit que le Lion vit en monogamie. C’est au printemps que Lion et Lionne s’accouplent. Plusieurs mâles recherchent à la fois la même femelle et se livrent entre eux de formidables combats. D’après le commandant Garnier, le résultat de ces combats serait que, contrairement à ce que nous disons plus haut, le nombre des lionnes est supérieur à celui des Lions. Quand la femelle a choisi son mâle, les autres s’éloignent et désormais le couple vit fidèlement uni. (A SUIVRE…)
HENRI DEMESSE.
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (30.I.2009) Texte relu par : A. Guézou
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Diffusion libre et gratuite (freeware)
Texte établi sur un exemplaire (BmLx : nc) de l’ouvrage Les Animaux chez eux illustré par Auguste Lançon (1836-1887) paru chez L. Baschet à Paris en 1882.
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