Le Roitelet nous dit
Posté par othoharmonie le 30 novembre 2011
Frazer, parlant du roitelet dans les mythes, met en avant sa fonction pyrogène
(Les Mythes sur l’Origine du Feu).
À Rome, ce “petit roi des oiseaux” – car un jour il vola plus haut que l’aigle – était le préféré des augures.
Dans l’Église ? « Dans plusieurs régions de France, un oiseau était lâché dans l’église lors de la messe de Noël. Capturé quelques jours auparavant par les garçons du village, il était solennellement porté au bout d’une perche [cf. le magdalénien “bâton coucou”], et présenté vivant au prêtre qui le bénissait, le détachait et lui rendait la liberté.
L’oiseau voletait dans l’église avant de s’échapper par la porte laissée ouverte.
On y voyait un symbole de Délivrance et de Joie (mais) ce geste ne faisait que répéter une très ancienne fête commune à beaucoup de villes de France.
« Dès le Moyen Âge on avait en effet coutume de lâcher des oiseaux dans les églises pour le sacre des rois ou plus simplement lors de l’entrée solennelle d’un souverain dans la capitale. Les oiseleurs du Pont-au-Change, sur l’ordre de Charles VI, ouvrirent ainsi les cages de quatre cents oiseaux dans le choeur de Notre-Dame. « En Provence, cette cérémonie conserve encore aujourd’hui le nom de Pétou- so qui est celui de l’oiseau choisi, le roitelet ou plus exactement le troglodyte (parvulus) qui est le plus petit des oiseaux européens. » J.-P. Clairet.
Luttant contre ces superstitions (“croyances”… païennes), l’Église fit alors de notre royal oiseau la victime des chasseurs et des jeunes gens qui, lors de la fête du roitelet se déroulant à Carcassonne et à La Ciotat, couronnaient chaque 1er janvier “Roi du Roitelet” le premier à en tuer un. Ce souverain d’un jour (solsticial) avait droit à certains égards : à Carcassonne, décoré d’une croix de Malte (cf. Mühlespiele/Escarboucle in art. Astrologie nordique) et doté d’un sceptre (cf. coucou) il se rendait le 6 janvier (Épiphanie) avec ses compagnons à la messe de l’église Saint-Vincent puis il allait souhaiter la bonne année aux magistrats municipaux” (Sébillot). Mais, sans doute, s’agissait-il des restes d’un vieux rite païen car, autrefois, le roitelet était rituellement mis à mort chaque année comme “substitut du condamné voué aux Dieux” (F. Benoit) dans lequel nous verrons le “vieux roi de l’an qui meurt”, sacrifié en signe de lustration…
Cependant, pour un Normand, en tuer un aurait attiré sur sa maison le feu du ciel !
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