Eléphant et Chamanisme
Posté par othoharmonie le 24 octobre 2011
Selon une croyance laotienne d’origine chamanique, les âmes d’un être humain ou d’un animal qui, en temps normal, occupent, pour les vitaliser, des régions spécifiques de son corps, peuvent les quitter sous le coup d’une émotion, de la séduction d’un être ou d’un lieu agréable, ou encore par suite de leur capture par un esprit dangereux.
Leur absence est de nature à provoquer troubles, maladies voire la mort. Le cas échéant, on organise le rite de sou khouan (« Rappel des âmes ») auquel sont conviés la famille, les amis et les voisins. Un officiant lance un appel vers divers mondes à l’intention des âmes manquantes, les engageant à revenir sans tarder. Pour les y inciter, on a déposé sur un plateau rond, surmonté d’une pyramide de fleurs, tout ce dont ces petites âmes sont friandes : des oeufs, du poulet, du riz, des gâteaux, etc.
Lorsqu’ après les appels répétés, celles-ci sont censées avoir réintégré le corps de leur propriétaire, l’officiant les empêche de repartir en attachant des cordonnets de coton blanc aux poignets du patient (les oreilles ou les pattes dans le cas de l’éléphant ou du buffle, seuls animaux concernés par le rite).
Outre les cas de maladie, le rite de sou khouan est aussi pratiqué à l’occasion des départs, des arrivées, des mariages et des promotions professionnelles, etc., bref, en toute occasion pouvant provoquer le départ des âmes, et elles sont nombreuses au Laos !
Le chamanisme y est omniprésent. En Afrique de l’Ouest, au Cameroun, l’éléphant représente le double du chef. Le » Ké » symbolise la force de l’animal, par conséquent le pouvoir supérieur du chef. Mais ce dernier doit préserver l’animal, conscient que la mort de l’un entraînerait inévitablement la chute de l’autre.
Dans de nombreux pays africains, le rêve du chaman est prépondérant. De même, pour communiquer avec l’univers, le masque représente des animaux sacrés : la gueule du crocodile, le crâne de la hyène, les cornes de l’antilope et les pattes de l’éléphant. Ce masque traditionnel, appelé » tête de Komo « , représente la connaissance du cosmos acquise par l’initié.
D’autres exemples assez troublants : en Afrique orientale, les chamans doivent pouvoir parler le dialecte d’une autre tribu sans jamais l’avoir appris. Et, en Afrique du Sud, l’initié doit, sans se tromper, conter l’histoire d’un esprit et reconnaître des objets cachés dans un paquet.
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