L’écureuil et l’homme
Posté par othoharmonie le 16 octobre 2011
Quel que soit le motif qu’ils aient pu invoquer, les Européens ont fait preuve, depuis longtemps, de bienveillance à l’égard de l’écureuil. Ainsi les dames romaines de l’Antiquité avaient-elles pour animaux de compagnie des écureuils apprivoisés.
Présent dans de nombreuses légendes populaires et dans les contes de fées, l’écureuil occupe une place importante dans les mythes indiens et germaniques. Dans la légende allemande, le dieu Donar considérait l’écureuil roux comme sacré à cause de sa couleur flamboyante. Dans un conte indien, on raconte qu’un écureuil assèche l’Océan avec sa queue. Les Germains et les Anglo-Saxons le sacrifiaient jadis lors de la célébration des solstices d’été et d’hiver. Et Buffon, dans son Histoire naturelle des quadrupèdes, l’évoque en ces termes : « L’écureuil est un joli petit animal qui n’est qu’à demi sauvage, et qui, par sa gentillesse, par sa docilité, par l’innocence même de ses mœurs mériterait d’être épargné. [...] Il est propre, leste, vif, très alerte, très éveillé, très industrieux ; il a les yeux pleins de feu, la physionomie fine, le corps nerveux, les membres très dispos : sa jolie figure est encore rehaussée, parée par une belle queue en forme de panache, qu’il relève jusque dessus sa tête et sous laquelle il se met à l’ombre. » Ses déplacements sont décrits avec le même enthousiasme : « Il craint l’eau plus encore que la terre, et l’on assure que, lorsqu’il faut la passer, il se sert d’une écorce pour vaisseau et de sa queue pour voile et pour gouvernail ! » Buffon ajoute que le poil de sa queue sert à faire des pinceaux. Inversement, sa peau, dit-il, ne fait pas une bonne fourrure.
Aujourd’hui, dans certains pays, les écureuils sont chassés pour leur fourrure, leurs poils (avec lesquels on fabrique les pinceaux de peintre), ou leur viande. La taïga russe fournit les peaux les plus prisées, que l’on appelle « petit-gris ». Aux États-Unis, deux espèces arboricoles, l’écureuil gris de l’Est, Sciurus carolinensis, et l’écureuil renard, S. niger, font l’objet d’une chasse réellement importante. 40 millions d’écureuils gris, chassés pour leur chair, sont ainsi prélevés chaque année. Malgré ces prises, les deux écureuils sont encore présents sur une large partie de leur aire naturelle. Il n’en demeure pas moins que certaines sous-espèces de l’écureuil renard sont réellement menacées, principalement quand la chasse et le déboisement associent leurs effets. En Europe, cependant, l’écureuil gris est considéré par l’U.I.C.N. comme l’une des 100 espèces invasives les plus menaçantes pour la biodiversité, abîmant notamment l’érable faux platane, Acer pseudoplantanus, et le hêtre, Fagus sylvatica).
Des solutions simples
Outre le respect de la réglementation visant à protéger l’espèce en France, la préservation de celle-ci requiert que l’on accorde la plus grande attention à l’environnement de l’écureuil, à son cadre de vie et de reproduction. Des espaces d’au moins 100 hectares de forêts mixtes sont nécessaires pour maintenir une population viable. Si les écureuils peuvent endommager à l’occasion des forêts, une gestion simple permet d’endiguer le problème. Il n’est, en effet, pas nécessaire de supprimer les écureuils pour contrôler leur population. Ainsi, afin de limiter les effectifs d’écureuils roux, on peut, par exemple, élaguer les grands arbres, réduire leur couronne terminale et abattre les arbres aux fûts élancés, particulièrement convoités pour la construction des nids. On peut, encore, planter des feuillus tels les bouleaux et les saules, ou des essences exotiques, retirer les sources d’alimentation d’appoint comme les mangeoires, ou isoler le secteur favorable à la reproduction de l’espèce. Ces mesures inoffensives s’avèrent efficaces et sont plus respectueuses de l’animal.
Tout savoir sur l’écureuil … http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/%C3%A9cureuil_roux/178167
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