Schéma anatomique d’une araignée femelle.
À la différence des insectes, les araignées sont formées de deux parties : le céphalothorax ou prosome (la fusion entre la tête et le thorax) et l’abdomen ou opisthosome. L’abdomen porte les filières ou organes qui produisent la soie, et, sauf chez quelques taxons primitifs, n’a pas retenu les segmentations externes. À l’extrémité du céphalothorax sont les pédipalpes, organes sensoriels pour l’examen des proies et leur manipulation. Chez les adultes mâles, l’extrémité du pédipalpe porte aussi le bulbe copulateur.
Les deux parties sont reliées par un fin pédoncule, qui est le dernier somite (segment) du céphalothorax. Ce somite a été perdu chez les autres arachnides, n’étant présent, par exemple, qu’à l’état embryonnaire chez les scorpions.
Le prosome porte sur sa face ventrale quatre paires de pattes articulées disposées autour du sternum. Chaque patte se compose de 7 articles : de la base vers l’apex respectivement, on observe une hanche (coxa), un court trochanter, un long fémur, une plus courte patella, un long tibia, un métatarse et un tarse. Ce dernier se termine en 2 ou 3 griffes, lesquelles interviennent dans la manipulation de la soie et dans le déplacement sur la toile. Sont associées aux pattes diverses structures liées au mode de vie particulier de chaque taxon, que ce soient des peignes pour « carder » la soie, des épines, crins, poils qui servent d’organes sensoriels, des structures de stridulation.
La vision
Les yeux simples, placés à l’avant du prosome sont au nombre de 8, selon les espèces (certaines n’ont pas d’yeux). La disposition oculaire, souvent un trait distinctif, est propre au taxon. Parfois une paire d’yeux est plus développée que les autres, qui alors ne détectent que des vibrations autour de l’araignée. La vision est généralement mauvaise, bien que certaines espèces activement chasseresses possèdent une très bonne vision.
Appareils respiratoire et circulatoire
Les araignées ont un système circulatoire ouvert. Leur corps est rempli d’hémolymphe, qui est pompée par le cœur aux organes. Les araignées respirent soit par des poumons en feuillets, soit par un système trachéen, soit, chez quelques petites espèces, directement à travers la peau.
Appareil stridulatoire et émetteurs ou détecteurs de sons
Beaucoup d’araignées produisent des sons qui semblent avoir des fonctions diverses (pour la reconnaissance intraspécifique, la reproduction, effrayer un éventuel prédateur, etc., le plus souvent des vibrations inaudibles pour l’homme. Un nettement audible a été signalé en 1876 par Wood-Mason chez Chilobrachys stridulans (une grande Mygale vivant en Inde et Birmanie).
Les sons sont émis par :
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vibration d’organes ou appendices ; Rovner a le premier en 1980 montré la capacité d’une grosse Araignée tropicale Heteropoda venatoria (Eusparassidae) à faire vibrer ses pattes. Des Ctenidae dont le genre Phoneutria pourraient faire de même).
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percussion d’un substrat ; («tambourinage») par les pattes ou palpes ou l’abdomen. Ce phénomène a d’abord été démontré par Lahee en 1904 chez des Alopecosa (en Amérique du nord) puis souvent chez d’autres Lycosidae, les Clubionidae, les Anyphaenidae, les Ctenidae, les Salticidae et les Thomisidae et(revue in Uetz & Stratton,1982).
- stridulation ; le son est alors émis par frottement de deux parties rigides du corps entre elles. Il est perceptible chez beaucoup d’espèces jusqu’à 20 cm de l’araignée, dans quelques cas jusqu’à 1 m (chez de petits Theridiidae dont Steatoda bipunctata (Meyer,1928), et plus rarement jusqu’à 2 voire 3 mètres, par exemple chez la Mygale Theraphosa leblondi[
Le son est perçu par les autres araignées via des organes sensoriels situés sur les pattes (les trichobothries et les sensilles à fentes («slit sensilla» pour les anglophones).